Prendre le bus entre Montréal et New York, c’est un peu l’anti-road trip par excellence… et pourtant, c’est souvent l’option la plus logique quand on prépare un grand voyage sur la côte Est ou un autotour aux États-Unis. Que ce soit pour limiter les frais, éviter de conduire dans Manhattan ou simplement tester une autre façon de voyager, ce trajet a ses spécificités qu’il vaut mieux connaître avant de réserver.
Dans cet article, je vous détaille étape par étape le voyage Montréal – New York en bus, comme si vous étiez à bord avec moi : préparation, compagnies, passage de frontière, pauses, arrivée à Manhattan, mais aussi conseils pratiques pour enchaîner ensuite sur un road trip.
1. Comprendre le trajet Montréal – New York en bus : distances, durée, contexte
1.1. Distance et durée réelle du voyage
Entre Montréal et New York, il y a environ 600 à 650 km selon l’itinéraire exact emprunté par le bus. Sur le papier, les compagnies annoncent généralement un temps de trajet d’environ 8 heures. En pratique, il faut être honnête :
- 8 heures, c’est le scénario optimiste, sans bouchons ni attente à la frontière.
- Comptez plutôt entre 9 et 10 heures dans des conditions normales.
- Par mauvais temps, période de fortes affluences ou contrôle renforcé à la douane, cela peut monter à 11 heures.
Le cœur du trajet suit l’autoroute au sud de Montréal, passe la frontière canado-américaine, puis descend l’État de New York avant d’arriver à Manhattan, généralement au terminal de bus de Port Authority, en plein centre de New York.
1.2. Pourquoi choisir le bus plutôt que la voiture ou l’avion ?
Sur un blog d’autotour, choisir le bus peut sembler paradoxal. Pourtant, plusieurs raisons le justifient :
- Budget : le bus est généralement moins cher que l’avion, surtout si vous réservez tôt ou hors saison.
- Praticité : pas besoin de gérer une voiture à New York, où le stationnement est cher et la circulation très dense.
- Connexion logique : vous pouvez arriver à New York en bus, y rester quelques jours, puis récupérer une voiture de location pour votre road trip sur la côte Est ou vers les parcs nationaux.
- Formalités simplifiées : le passage de frontière se fait en groupe, encadré par le chauffeur, ce qui rassure certains voyageurs.
Si vous hésitez encore entre bus, voiture et avion pour relier les deux villes, j’ai détaillé les avantages et inconvénients de chaque option dans notre dossier complet dédié à l’itinéraire entre New York et Montréal, avec des scénarios concrets selon votre budget et la durée de votre voyage.
2. Avant de monter à bord : réservation, documents, préparation
2.1. Choisir la bonne compagnie de bus
Sur l’axe Montréal – New York, vous retrouverez principalement :
- Greyhound : l’un des acteurs historiques sur le continent nord-américain.
- Trailways / Adirondack Trailways : souvent en partenariat avec Greyhound sur ce trajet.
- FlixBus : plus récent sur le marché nord-américain, mais de plus en plus actif.
Les critères pour choisir :
- Horaires : certains bus partent tôt le matin, d’autres en fin de journée ou en soirée.
- Temps de trajet annoncé : ils varient légèrement selon les arrêts intermédiaires.
- Prix : surveillez les promos et réservez si possible plusieurs semaines à l’avance.
- Politique bagages : le nombre de bagages inclus peut différer (valise en soute, sac en cabine).
2.2. Documents à préparer pour la frontière
Le bus ne vous dispense pas des formalités d’entrée aux États-Unis. Vous devez :
- Avoir un passeport biométrique ou à lecture optique valide.
- Selon votre nationalité, disposer d’un ESTA approuvé (pour les ressortissants des pays du programme d’exemption de visa) ou d’un visa adapté.
- Connaître l’adresse de votre premier hébergement à New York (hôtel, Airbnb, chez des amis…).
- Prévoir les frais éventuels de traitement à la frontière si ce n’est pas déjà fait lors d’un précédent séjour récent.
Je conseille vivement de :
- Remplir votre ESTA au moins 72 heures avant le départ.
- Imprimer une copie de vos réservations d’hôtels et de votre billet retour (ou preuve de sortie du territoire américain).
- Avoir un stylo à portée de main, au cas où un formulaire papier soit encore demandé.
2.3. Bagages, confort et organisation à bord
Pour un long trajet en bus, quelques détails changent vraiment l’expérience :
- Bagage cabine : gardez avec vous de quoi tenir plusieurs heures sans accès à la soute (veste, eau, encas, médicaments, chargeurs…).
- Vêtements : l’air conditionné est souvent fort. Prévoyez un pull ou une petite doudoune légère.
- Oreiller de voyage : utile si vous voyagez de nuit.
- Bouchons d’oreilles ou casque : pour filtrer les bruits, surtout si le bus est complet.
- Snacks : les pauses ne sont pas toujours fréquentes ni à proximité de nombreuses options de restauration.
Vérifiez également si le bus propose :
- Une prise électrique ou USB à chaque siège.
- Un Wi-Fi à bord (souvent présent, mais la qualité reste variable).
- Des toilettes intégrées, ce qui est généralement le cas sur ce type de trajet.
3. Le trajet pas à pas : de Montréal à New York comme si vous y étiez
3.1. Départ de Montréal : où, quand, comment ?
Dans la majorité des cas, votre bus partira de la Gare d’autocars de Montréal, située près de la station de métro Berri-UQAM, un point central facilement accessible :
- En métro : ligne verte, orange ou jaune (station Berri-UQAM).
- En bus urbain : plusieurs lignes desservent ce secteur.
- En taxi ou VTC : si vous avez beaucoup de bagages ou partez tôt/ tard.
Arrivez au minimum 45 minutes avant le départ pour :
- Repérer le bon quai.
- Enregistrer votre bagage en soute si nécessaire.
- Choisir une bonne place, surtout si les sièges ne sont pas attribués.
Les contrôles de billets sont généralement faits au moment de la montée. Gardez votre pièce d’identité à portée de main, même si ce n’est pas encore le passage de frontière.
3.2. Première portion : sortie de Montréal et route vers la frontière
Une fois quitté le centre de Montréal, le bus s’engage rapidement sur l’autoroute en direction du sud. Cette portion du trajet est assez directe :
- Vous sortez progressivement de l’urbanisation pour traverser une zone plus rurale.
- Le bus file vers le poste frontalier, en général celui de Saint-Bernard-de-Lacolle / Champlain, l’un des principaux points de passage entre le Québec et l’État de New York.
- Selon l’horaire de départ, cette phase peut se dérouler en pleine journée ou déjà à la tombée de la nuit.
C’est un bon moment pour :
- Vous installer, régler votre siège, organiser votre espace.
- Commencer une sieste si c’est un bus de nuit.
- Vérifier que vous avez bien votre passeport et vos documents à portée de main pour la frontière.
3.3. Passage de la frontière États-Unis – Canada
Le passage de frontière est le moment clé du trajet. Voici comment cela se passe en général :
- Le bus arrive dans la zone de contrôle, puis se met à l’arrêt.
- Le chauffeur vous indique de descendre avec vos bagages à main (les valises en soute restent souvent dans le bus, sauf cas particulier).
- Vous entrez dans le bâtiment de l’immigration américaine, où des files se forment devant les guichets des agents.
- Chacun passe individuellement à un guichet pour :
- Présentation du passeport.
- Vérification de l’ESTA ou du visa.
- Quelques questions standards : raison du voyage, durée du séjour, lieu d’hébergement, fonds disponibles…
- Prise d’empreintes et photo si ce n’est pas déjà fait lors d’un séjour antérieur.
Le temps d’attente peut varier :
- 30 à 45 minutes dans les bonnes journées.
- 1h30 ou plus en période de forte affluence, jours fériés, été ou contrôles renforcés.
Pendant ce temps, le bus vous attend. Une fois tous les passagers contrôlés et autorisés à entrer, vous remontez à bord. Le chauffeur fait un comptage pour vérifier que tout le monde est là avant de repartir.
3.4. Traversée de l’État de New York : longues heures de route
Une fois la frontière franchie, vous entrez officiellement aux États-Unis. La suite du trajet est plus linéaire :
- Longues portions d’autoroute à travers l’État de New York.
- Possibles arrêts dans quelques petites villes (selon l’itinéraire de la compagnie) pour déposer ou récupérer des passagers.
- Une ou plusieurs pauses courtes dans des aires de service ou fast-foods proches de la route.
Selon la compagnie et le chauffeur :
- Les pauses durent en général 10 à 20 minutes.
- Vous pouvez acheter à manger, aller aux toilettes, vous dégourdir les jambes.
- Respectez strictement l’horaire de remontée indiqué par le chauffeur : le bus ne vous attendra pas longtemps.
C’est la partie du trajet la plus monotone mais aussi la plus facile à gérer si vous êtes bien préparé :
- Téléchargez des films ou podcasts en amont.
- Prévoyez un livre, des playlists hors ligne.
- Hydratez-vous régulièrement, sans exagérer si vous tenez à minimiser les passages aux toilettes du bus.
3.5. Approche de New York et arrivée au Port Authority Bus Terminal
À mesure que le bus se rapproche de New York, le décor change :
- Autoroutes plus chargées.
- Zones urbaines de plus en plus denses.
- Possibles ralentissements à l’approche de Manhattan, surtout aux heures de pointe.
La plupart des lignes terminent au Port Authority Bus Terminal, idéalement situé :
- Proche de Times Square.
- En connexion avec plusieurs lignes de métro.
- À quelques stations seulement de nombreux quartiers clés de Manhattan.
À l’arrivée :
- Le bus se gare à un quai spécifique du terminal.
- Vous récupérez vos bagages en soute sur le quai.
- Vous suivez ensuite les panneaux pour sortir du terminal et rejoindre la ville.
Si vous enchaînez directement avec un hébergement à Manhattan, le plus simple est souvent :
- De prendre le métro si votre hôtel est bien desservi.
- Ou un taxi / VTC si vous avez beaucoup de bagages ou que vous arrivez tard.
4. Conseils avancés pour optimiser votre voyage en bus et préparer un autotour
4.1. Choisir le bon horaire : bus de jour ou bus de nuit ?
Le dilemme classique :
- Bus de jour :
- Vous profitez du paysage, même s’il n’est pas spectaculaire sur tout le trajet.
- Passage de frontière souvent plus fluide (selon les heures).
- Vous arrivez à New York en fin de journée, idéal pour vous installer tranquillement.
- Bus de nuit :
- Vous économisez une nuit d’hébergement.
- Vous “perdez” moins de temps de jour sur votre itinéraire.
- Par contre, le sommeil est souvent haché (arrêt frontière, pauses, lumière…).
Pour les voyageurs qui enchaînent ensuite sur un road trip, je recommande souvent :
- Un bus de jour et une nuit complète de repos à New York avant de récupérer une voiture de location.
- Éviter, si possible, de conduire directement après un bus de nuit, surtout dans Manhattan.
4.2. Où récupérer une voiture de location après un trajet en bus ?
Le bus vous amène au cœur de New York, mais pour un autotour, il va falloir récupérer un véhicule. Vous avez plusieurs stratégies :
- Louer directement à Manhattan :
- Pratique si vous passez 1 ou 2 jours sur place avant de partir.
- Nombreuses agences, mais tarifs plus élevés qu’en périphérie.
- Sortie de Manhattan parfois stressante pour les conducteurs peu habitués.
- Louer depuis un aéroport (JFK, Newark, LaGuardia) :
- Possibilité de tarifs plus compétitifs.
- Accès via transports en commun (métro + AirTrain, bus express…).
- Pratique si votre itinéraire prend la direction du sud ou de l’ouest.
Pour vous aider à construire votre itinéraire après New York, avec des idées de circuits jusqu’à Boston, la Nouvelle-Angleterre ou encore les chutes du Niagara, je détaille plusieurs options dans notre article spécialisé sur la liaison entre les deux villes, accessible via notre guide complet pour organiser un trajet entre New York et Montréal et l’intégrer à un road trip.
4.3. Gérer le jetlag, la fatigue et le rythme de voyage
Si vous arrivez tout juste d’Europe ou d’un autre continent avant de faire ce bus, cumuler :
- Décalage horaire,
- Trajet en avion,
- Puis long bus de 8 à 10 heures,
peut rapidement vous épuiser. Quelques bonnes pratiques :
- Prévoir au moins une nuit de repos à Montréal ou New York avant de reprendre la route.
- Ne pas caser le bus le lendemain matin d’un long vol intercontinental, si possible.
- Garder une marge dans votre planning : évitez de placer un jour de grosse visite ou beaucoup de route immédiatement après le bus.
4.4. Sécurité, confort et gestion des imprévus
Globalement, ce trajet est sûr et bien rodé, mais quelques réflexes aident :
- Garder vos objets de valeur avec vous (passeport, argent, électronique) dans un petit sac que vous n’abandonnez jamais.
- Ne pas laisser d’objets fragiles ou coûteux en soute : privilégiez des bagages robustes.
- Prévoir une marge horaire si vous avez une correspondance à New York (train, vol interne). Les retards restent possibles.
- Garder adresse et téléphone de votre hébergement accessibles hors ligne, en cas de perte de réseau ou de batterie.
5. Intégrer le trajet en bus à un itinéraire plus large Montréal – New York
5.1. Combiner bus et autotour : scénarios types
Le bus Montréal – New York peut être intégré de plusieurs façons dans votre voyage :
- Scénario 1 : City-trip + road trip
- Arrivée à Montréal en avion.
- Visite de Montréal et Québec en transports en commun.
- Bus Montréal – New York.
- Quelques jours à New York sans voiture.
- Location de voiture à New York pour partir vers la côte Est, la Nouvelle-Angleterre ou l’intérieur des terres.
- Scénario 2 : Grand tour urbain
- New York → bus → Montréal → Québec → retour en avion depuis Montréal.
- Pas de voiture du tout, tout en combinant plusieurs grandes villes.
- Scénario 3 : Autotour partiel
- Autotour au Québec avec une voiture de location.
- Restitution de la voiture à Montréal.
- Bus Montréal – New York.
- City-trip à New York sans se soucier d’un véhicule.
Chaque scénario a ses avantages et contraintes en termes de coûts, de timing et de logistique. Le bus joue alors le rôle de “pont” entre deux zones de voyage, sans que vous ayez à gérer une voiture internationale (contrat Canada + USA, parfois plus cher).
5.2. Budget global à prévoir pour le bus
Le prix d’un billet de bus Montréal – New York varie selon :
- La compagnie.
- La période (haute / basse saison).
- Le délai de réservation.
À titre indicatif, on trouve généralement :
- Des tarifs basiques autour de 40 à 60 € l’aller simple en réservant en avance.
- Des prix pouvant monter à 80 à 120 € à la dernière minute ou en haute saison.
À cela, ajoutez :
- Éventuels frais d’ESTA (si vous ne l’avez pas déjà).
- Snacks / repas pendant le trajet.
- Transferts locaux (métro, taxi) au départ et à l’arrivée.
5.3. Cas particuliers : familles, voyageurs solo, digital nomads
Selon votre profil, l’expérience du bus sera perçue différemment :
- Familles avec enfants :
- Prévoir jeux, tablettes avec dessins animés téléchargés, encas adaptés.
- Expliquer en amont le passage de frontière pour éviter le stress.
- Penser aux sièges auto ou rehausseurs si vous enchaînez avec une location de voiture.
- Voyageurs solo :
- Choisir un siège côté fenêtre, légèrement vers le milieu du bus pour plus de tranquillité.
- Garder vos affaires proches, mais sans paranoïa excessive.
- Digital nomads :
- Ne pas compter entièrement sur le Wi-Fi du bus pour travailler.
- Pré-télécharger documents et ressources en local.
- Profiter plutôt de ce temps pour des tâches “off-line” : rédaction, planification d’itinéraire, tri de photos.
Que vous utilisiez ce bus comme simple liaison entre deux grandes villes ou comme élément central d’un itinéraire plus vaste, l’important est d’anticiper : horaires, formalités, confort à bord et suite de votre parcours (city-trip, autotour, retour). C’est précisément ce travail de préparation, testé sur le terrain, qui permet de transformer ces 8 à 10 heures de route en une étape fluide et maîtrisée plutôt qu’en contrainte imposée.

