Pourquoi choisir Madère pour un autotour axé randonnée ?
Située en plein Atlantique, l’île de Madère est un terrain de jeu idéal pour les voyageurs autonomes en quête de nature sauvage, de randonnées variées et de routes panoramiques. Son réseau routier est en bon état, la location de voiture est accessible, et les distances sont courtes mais offrent un maximum de diversité. En quelques jours, on peut passer de forêts laurifères humides à des crêtes abruptes dignes des Dolomites, ou encore à des villages de pêcheurs endormis au bord de l’océan.
L’autotour s’impose donc comme le meilleur moyen de découvrir les multiples facettes de Madère tout en conservant une grande liberté de mouvement. Et si comme moi, vous aimez allier confort logistique, efficacité de transport et plaisir de randonner, vous êtes au bon endroit.
Infos pratiques avant le départ
- Quand partir ? Madère bénéficie d’un climat tempéré toute l’année, mais les mois d’avril à octobre restent les plus favorables pour la randonnée (moins de pluies et températures agréables).
- Durée conseillée : 7 à 10 jours pour un tour complet en prenant le temps de marcher chaque jour.
- Transport : location de voiture indispensable. Préférez un modèle compact (route étroite + stationnement parfois limité), mais avec assez de puissance pour grimper dans les hauteurs.
- Hébergement : système d’hébergements varié. Pour optimiser les déplacements, je recommande la formule « itinérante » avec changement d’hébergement tous les 2-3 jours.
- Budget approximatif pour deux personnes sur 9 jours :
- Location voiture : 250 – 400 € selon la saison
- Essence : ~80 €
- Hébergement : 60 à 100 € par nuit (total : 540 – 900 €)
- Repas : 25 à 40 € / jour / personne
Itinéraire complet de 9 jours : randonnées & découvertes en autonomie
Jours 1-2 : Funchal et ses hauteurs
Votre avion atterrira à l’aéroport Cristiano Ronaldo, près de Santa Cruz. Récupérez votre voiture de location directement sur place et prenez la direction de Funchal, la capitale (20 minutes de route).
En vous installant pour deux nuits dans les hauteurs de Funchal (quartier de Monte ou Santo António), vous êtes idéalement placé pour entamer votre exploration. La première journée peut être consacrée à l’ascension du Pico do Arieiro (1h de route aller). Option rando classique : le sentier Pico do Arieiro – Pico Ruivo (PR1), spectaculaire, avec vues vertigineuses garantissant un premier frisson. Prévoyez 5h aller-retour pour les plus aguerris.
Le lendemain, balade plus soft dans Funchal avec un détour par le marché dos Lavradores, une dégustation de poncha (avec modération) puis un passage par le jardin botanique. En option : balade en téléphérique ou descente en traîneau en osier depuis Monte pour une touche plus « touristique », mais amusante si on n’a pas peur du kitsch.
Jours 3-4 : Paul da Serra, caldeiras et levadas
Cap à l’ouest vers le plateau de Paul da Serra, région plus sauvage, parfois brumeuse, mais excellente base pour randonner le long des célèbres levadas (canaux d’irrigation transformés en sentiers). Trajet recommandé : via Encumeada, arrêt-détente au mirador.
- Levada das 25 Fontes (PR6) : 3h de marche dans une végétation dense, jusqu’à une cascade féérique tombant dans un bassin. Très fréquentée – partez avant 9h.
- Levada do Risco : souvent combinée à la précédente lors d’une boucle. Moins de monde, mais tout aussi agréable.
Installez-vous deux nuits dans un hébergement rural à Calheta ou Prazeres pour limiter les kilomètres sans tracas. C’est aussi l’occasion de goûter à la cuisine locale : espetada de bœuf, bolo do caco, poisson sabre… Les quantités sont généreuses, le service souvent chaleureux, et la vue sur mer en prime.
Jours 5-6 : Côte nord et forêts primaires
Votre route vous mène ensuite vers la côte nord, via Porto Moniz et ses célèbres piscines naturelles volcaniques. Un arrêt baignade s’impose si la météo le permet. Ne soyez pas étonné de voir des retraités locaux y faire leurs longueurs, sacoche à la main, comme un mardi matin à la piscine municipale – le spectacle vaut le détour.
Direction ensuite São Vicente ou Boaventura, point d’ancrage pour explorer la forêt laurifère classée UNESCO.
- Vereda dos Balcões (PR11) : courte mais panoramique, 45 minutes A/R. Idéale pour les jambes fatiguées.
- Levada do Rei (PR18) : 10 km aller-retour, accessible et très esthétique (forêt dense, tunnels, lumière filtrée…)
Hébergements sympas dans le coin : petites maisons rurales avec vue sur les montagnes et parfois jacuzzi ou poêle à bois. Ambiance cocooning après l’effort.
Jours 7-8 : Santana, randonnée côtière et fajas
Reprenez la route vers l’est de l’île, arrêt à Santana célèbre pour ses maisons traditionnelles aux toits en chaume. C’est touristique, mais rapide à visiter. Conservez vos forces pour la zone de Faial – São Jorge, le long de la côte sauvage nord-est.
Ma rando coup de cœur ici : Vereda do Larano (de Boca do Risco jusqu’à Porto da Cruz) – un sentier littoral aérien (sans danger mais avec vertige possible) oscillant entre falaise et forêt. Comptez 3h de marche aller (organisez un retour en taxi ou en navette locale, cela fonctionne bien).
Pour changer un peu du relief acéré, explorez les fajas, ces langues de terre plates en bord de mer nées d’éboulements : Fajã da Rocha do Navio accessible par un téléphérique vertigineux et gratuit. N’oubliez pas votre maillot de bain : petite plage isolée en bas.
Nuit conseillée à Santana ou Porto da Cruz selon disponibilité – ambiance petit village détendu en bord de mer.
Jour 9 : Retour à Funchal par l’est – balades et détente
Pour cette dernière journée, roulez tranquillement vers l’aéroport via Machico. Faites une halte sur la pointe de São Lourenço, paysage aride et minéral très contrasté avec le reste de l’île. La randonnée de la Vereda da Ponta de São Lourenço (PR8) dure environ 2h30 aller-retour. Elle offre des vues à couper le souffle sur l’océan et les falaises déchiquetées, comme un Portugal miniature à son extrême bord.
Si vous avez encore un peu de temps avant de restituer la voiture, prévoyez un déjeuner en bord de mer à Caniçal. Port de pêche authentique, souvent négligé par les circuits touristiques, où le poisson grillé se paie (encore) à un prix raisonnable.
Conseils pratiques pour randonner à Madère en autonomie
- Sécurité : Les sentiers sont globalement bien balisés, mais des chutes de pierres ou glissements peuvent survenir. Vérifiez l’état des PR (sentiers recommandés) sur le site officiel Turismo de Madeira avant de partir.
- Équipement : Chaussures de randonnée avec bonne semelle obligatoires (ça glisse sur les levadas). Emporter une lampe frontale pour les tunnels, et coupe-vent / veste légère dans le sac.
- GPS / appli : L’application WalkMe Madeira ou AllTrails couvre très bien les randos. Préchargez vos cartes car certaines zones n’ont pas de réseau.
- Voiture : Le stationnement est globalement facile sauf à Funchal. Attention aux pentes parfois infernales dans les petits villages – engagez-vous prudemment… ou pas du tout si vous avez un doute.
Derniers mots pour les randonneurs-autotouristes
Madère est une île qui se découvre lentement, à la force des mollets, et au fil des virages. Voyager en autonomie, c’est s’ouvrir à l’imprévu : un détour par un mirador désert à l’heure dorée, un détour pour un plat du jour inconnu, ou encore une rando improvisée en suivant les conseils d’un habitant. Avec une voiture, votre sac de rando, et ce guide en poche, vous pouvez construire un parcours fluide, immersif et accessible sans guide ni grandes dépenses.
En juillet dernier, j’ai rallié le Pico Ruivo au lever du jour sous un ciel translucide. Personne sur le sentier, une mer de nuages aux pieds. Franchement, à ce moment-là, j’étais heureux de ne pas avoir signé pour un séjour organisé.
À Madère, la liberté a une saveur iodée, et les randonnées dessinent l’aventure pas à pas. Bon autotour à vous !


